Première communication du réseau

Résumé

Introduction : Le statut de jeune chercheur (JC) englobe un double processus entre poursuite de la formation universitaire et insertion professionnelle. Ce statut est souvent associé à des situations professionnelles précaires (Ghesquière, 2014), tributaires des conditions de formation et de professionnalisation vécues, pouvant engendrer un processus de déprofessionnalisation qui impacte le corps des JC (Maubant & al, 2013). Le plaisir ressenti à explorer un sujet de recherche qui passionne (Kusurkar et al., 2021) coexiste avec des affects négatifs liés aux conditions de formation et de professionnalisation souvent ressentis par les JC. En tant que problème de santé, le mal-être professionnel est répandu dans la population active en touchant près de 20% des salariés en France (Technologia, 2014). Le concept de burnout, émergeant dans les années 1980 avec les travaux de Maslach et Jackson (1981), permet d’étudier la relation entre les conditions de travail et la santé mentale. Interroger l’articulation entre la passion et la précarité professionnelle sur la santé mentale des JC semble être un enjeu fort de formation et d’épanouissement. Le corps est ici explorer au sens du corps vécu, qui se distingue du corps vivant ou décrit (Paintendre et Andrieau, 2019). L’objectif est d’identifier l’impact

des trajectoires de formation et de professionnalisation sur le burnout des JC, afin d’identifier des facteurs favorables à la dégradation ou à la protection de leur santé mentale.

Méthode : Une méthode mixte allant du quantitatif vers le qualitatif est menée auprès de 300 JC volontaires en France. Un questionnaire à trois blocs est utilisé afin de collecter des données sur les parcours de professionnalisation des JC (bloc 1), sur le burnout (bloc 2) et sur des informations sociodémographiques (bloc 3). La bloc 1 a été créé empiriquement de telle sorte à n’exclure aucune trajectoire. Le bloc 2 (14 items) correspond au questionnaire validé Shirom Melamed Burnout Measure (SMBM, Shirom & Melamed, 2006) dont la structure factorielle a été vérifiée en français (Sassi & Neveu, 2010). Enfin, le bloc 3 permet d’identifier des variables indépendantes comme le genre, l’âge, l’origine sociale ou la localisation géographique. Dans un second temps, des entretiens semi-dirigés visent à étudier la mise en récit des expériences vécues par les JC en leur proposant un retour réflexif sur les données récoltées puis analysées depuis les questionnaires. Afin d’identifier des typologies de JC en fonction de leurs trajectoires et scores de burnout, une analyse en composantes principales est réalisée. Des statistiques descriptives et inférentielles sont conduites sur les profils identifiés afin d’en mesurer l’effet du score de bien-être. Les données qualitatives sont analysées par traitement thématique et confrontées aux résultats quantitatifs, avec une visée compréhensive.

Résultats : La collecte des données est prévue en septembre 2022. Nous émettons l’hypothèse qu’il existe des profils de JC vivant leur formation dans un état plus ou moins élevé de santé mentale, variant selon les parcours de formation (filières), les conditions d’emploi (statuts et financements), le niveau d’intégration dans un collectif de recherche, les projets de professionnalisations (publics vs privés) et les expériences de recrutement.

Discussion : Cette communication propose un pas de côté par rapport aux travaux traditionnels sur le corps, en étudiant dans une perspective de santé, le corps vécu des jeunes chercheurs spécialisés en SHS et travaillant sur la thématique des activités physiques. Si des trajectoires semblent favorables à limiter le risque de burnout, les expériences vécues du point de vue des JC démontrent la complexité de penser une formation commune.

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